lundi 1 avril 2013

Review Avril I - Wavves

Wavves (Mom + Pop Records) - Afraid of Height

Il était temps que la jeunesse s'identifie de nouveau aux nineties. Les skaters voient enfin débouler une nouvelle génération de kids prêts à mettre le feu sous le soleil californien. Quoi de neuf sous les palmiers ! Les Black Lips sont déjà des dinosaures et Thee Oh Sees des parents d'une génération talentueuse : Fidlar, Useless Eaters, Foxygen, ...
Wavves devrait devenir dans les années à venir le nouveau fer de lance de la génération grunge /skate. Sous la houlette de Nathan Williams, leader torturé post adolescent, les Wavves reprennent l'histoire du trio de Seattle là où elle s'était stoppé net. Le groupe ne cache pas son amour/admiration/identification pour Nirvana - Waves a sorti un EP intitulé I Want to meet Dave Grohl et propose une pop grunge parfois sauvage souvent mélancolique et abimée.

 Révélé l'année dernière par un premier album " King of the Beach'' " sur le label Fat Possum Records, Nathan Williams a choisi de fuir le confort pour autofinancer son futur album. Le jeune homme n'avait pas apprécié le choix artistique imposé par le label pour son précédent album (Fat Possum ne voulait pas du batteur originel - Billy Hayes - jugé pas assez doué). Nathan a tenu bon mais n'a pas souhaité rééditer l'expérience. Il s'est donc payé seul l'ensemble de la production pour avoir le contrôle et la liberté maximum sur "Afraid of Height". La post-production a été confié à l'une des signatures pop américaine (MIA, Santigold, Rihanna) John Hill pour un résultat assez génial. Le disque s'ouvre le titre Sail in the sun avec des petites notes qui pourrait devenir un générique de skin saison 10 avant de lâcher les chevaux.


Hormis une pochette très inspirée par la couv du premier LP des Artic Monkeys (portrait noir & blanc d'une jeune russe dans les années 50 le visage tatoué), Waves abandonne la légèreté du surf pour s'engouffrer dans une music dépressive pleine d'autodérision voire de flagellation. Génération désenchanté, la plume anxiogène et mortifère de Kurt Cobain n'est pas loin. Nathan Williams confie à un journaliste de Pitchfork être malade sous cachetons et complètement alcoolique.

Nathan Williams - ''I went to see a doctor once, and they recommended I take something for anxiety and depression. I was put on something that was similar to Prozac for a little bit. I took maybe six or seven pills''

Côté musique, cet album d'une profondeur exceptionnel a les deux pieds dans les années 90 oscillant entre la rage destructrice de Nirvana époque Nevermind sur les titres Beat me up ou Everything is my fault et la pop saturée de Weezer première génération avec Afraid of height et Demon To lean on.
On sent que Nathan Williams est un garçon en grande souffrance, en plein questionnement, mystique (Des références à Jésus et Dieu sont assez fréquentes sur l'album). Vivement la suite en espérant que l'histoire ne s'arrêtera pas dans une chambre d'hôtel comme se fut trop souvent le cas de jeunes génies torturé (il va avoir 27 ans en 2014).






Bientôt programmée dans Rock à la casbah - http://www.casbah-records.com

M.ARTY

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