mardi 30 avril 2013

La playlist des Liminanas

L'émission n°412 de rock à la casbah laisse Carte Blanche à Lionel et Marie des Liminanas. La couleur musicale de leur sélection est riche et éclectique en parfaite adéquation avec les univers cinématographiques que nous livre ce duo Perpignanais depuis quelques années.
Nous les avons rencontré juste avant leur concert au Labo de Vienne, une interview de 20' avant de monter sur scène.

Les Liminanas ne sont pas sur le modèle de ces générations spontanées du rock garage, ils n'ont pas ingurgité des mégaoctet de rock garage, ils n'ont pas décidé autour d'une bière de faire de la surf ou du blues, ils n'ont pas 20 ans. Ils y a eut des groupes avant The Liminanas tel que les Bellas que SDZ et Les Disques Steak Records ont eu la bonne idée de rééditer en format vinyle Belladelic il y a quelques années.


Et puis, Les Bellas se sont séparés et Les Liminanas sont nés. D'abord un duo a la vie comme à la scène, Marie derrière les futs et Lionel à la 6 cordes. Une première compo balancée sans trop d'attente sur une page Myspace de fortune et dans la foulée deux gros labels indé us Trouble in mind Records et Hozac Records qui sonnent à la porte. Lionel et Marie sont accueillanta et généreux, ils ouvrent grand leur porte et promettent aux deux labels un LP. Le premier qui pourrait s'intituler introducing The Liminanas sortira en Avril 2010 avec le single ''je ne suis pas très drogue'' qui déboulera 2 ans et demi plus tard sur les ondes de France Inter.



Les Liminanas ont pour habitude de tenir leur promesse, ils offrent donc leur second LP (été 2012) au label de Chicago Hozac Records. Le disque s'appelle Crystal Anis. Véritable merveille de rock sixties teinté de la culture des yéyé française.



Vous pourrez retrouver l'interview mise en onde par M.Arty sur http://www.casbah-records.com
En attendant voici leur playlist qui navigue entre musiques originales de film des années 60, pur rock'n'roll garage et autres explorations sonores.

Générique de La folie des grandeurs (Michel Polnareff) - 1972


Musique Originale de Ne nous fâchons pas (Rosbif Attack) 



 The Stooges - Funhouse - Down on the street



 Suicide - S/T - Cheree



 Booker T and the MG's - Green Onions - S/T



The Cramps - Songs the lord taught us - TV Set



 Musique Originale de La Scoumoune (Francois de roubaix)



 Grinderman - S/T - no pussy blues



Musique Originale de Midnight Cowboy (john barry)

jeudi 4 avril 2013

Le Kid et les Marinellis - "Les Jolies Filles"

Lorsque notre disquaire favori, Dangerhouse, me parle du Kid et Les Marinellis pour me témoigner de son impatience de recevoir le nouveau LP "Les Jolies Filles" sorti par P. Trash Records, je reste plutôt surpris. Tout d'abord parce que c'est encore une nouveauté P.Trash records qui me passe entre les jambes, ensuite parce que un nom francophone sur le catalogue du label allemand aurait d'autant plus dû attirer mon attention

.

 Sans trop de crainte, je me dis que j'irai forcément écouter cet album. Et puis mon rendez-vous de première écoute est précipité lorsque Bruno Dangerhouse nous fait écouter "Je n'ai que 20 Ans" lors de notre dernière émission où il était convié. Un titre léger, un refrain qui rejette la pression adulte, catchy et une ballade de grande qualité, qui je le sais déjà va m'accompagner dans ma crise estivale de re-questionnement post-adolescente inondée de festivité. Parfait. Je me donne donc un autre rencart avec l'album, que je survole sur le net. Pas forcément très convaincu par le genre new garage 60's de l'album, je remet à plus tard notre prochain rendez-vous. Et puis aujourd'hui, c'est "T'es pas d'ici", titre introducteur de l'album qui m'est resté étrangement en tête pendant des heures, me filant la salive au bord des lèvres et l'envie de chanter très fort, très mal, au visage de tout le monde. La sensation ne me lâche pas, et j'en conclue de la manière la plus logique et sereine qui soit, qu'une force mystique m'invite à réécouter l'album ce soir.

 

 Quel bonne idée ! Chaque été, un panel de deux ou trois artistes arrivent à m'accompagner pendant des mois. Sous le soleil qui tape, la tête vide de réflexion, je m'attache, je tombe amoureux de disques, comme un adolescent. Voilà donc un album qui risque d'être une conquête de cette étrange période qui pointe petit à petit le bout de son nez. Après des rapports nocturnes endiablés avec The Briefs, un amour épistolaire avec Ductronc, un flirt sans précédent avec les Black Lips, j'anticipe déjà comme un enfant ma prochaine amourette des jours où le soleil semble ne jamais vouloir se coucher. "Les Jolies Filles" est un excellent album, il flirte avec cette part d'adolescence qu'on n'aura plus jamais, il nous rappelle que les 60's étaient surement la meilleur période en termes de tubes sans prétention, et que le rock est le meilleur orateur des mauvaises manières. Le tout est fait sans piocher dans les stéréotypes épuisants du garage pop 60s, ou du rock'n'roll de manière général, et chaque titre n'attends que des auditeurs avec un creux au fond du ventre. Je vais donc essayer de ne pas réécouter les Marinellis, et de leur filer rencard cet été avec un verre de rosé. Bien que le 25 Avril, je me rendrais au Trokson à Lyon pour les voir en concert avec Les Guillotines, qu'ils vont accompagner sur une tournée Européenne sur ce mois d'Avril.

  http://lesmarinellis.bandcamp.com/
 http://www.ptrashrecords.com/

lundi 1 avril 2013

Review Avril I - Wavves

Wavves (Mom + Pop Records) - Afraid of Height

Il était temps que la jeunesse s'identifie de nouveau aux nineties. Les skaters voient enfin débouler une nouvelle génération de kids prêts à mettre le feu sous le soleil californien. Quoi de neuf sous les palmiers ! Les Black Lips sont déjà des dinosaures et Thee Oh Sees des parents d'une génération talentueuse : Fidlar, Useless Eaters, Foxygen, ...
Wavves devrait devenir dans les années à venir le nouveau fer de lance de la génération grunge /skate. Sous la houlette de Nathan Williams, leader torturé post adolescent, les Wavves reprennent l'histoire du trio de Seattle là où elle s'était stoppé net. Le groupe ne cache pas son amour/admiration/identification pour Nirvana - Waves a sorti un EP intitulé I Want to meet Dave Grohl et propose une pop grunge parfois sauvage souvent mélancolique et abimée.

 Révélé l'année dernière par un premier album " King of the Beach'' " sur le label Fat Possum Records, Nathan Williams a choisi de fuir le confort pour autofinancer son futur album. Le jeune homme n'avait pas apprécié le choix artistique imposé par le label pour son précédent album (Fat Possum ne voulait pas du batteur originel - Billy Hayes - jugé pas assez doué). Nathan a tenu bon mais n'a pas souhaité rééditer l'expérience. Il s'est donc payé seul l'ensemble de la production pour avoir le contrôle et la liberté maximum sur "Afraid of Height". La post-production a été confié à l'une des signatures pop américaine (MIA, Santigold, Rihanna) John Hill pour un résultat assez génial. Le disque s'ouvre le titre Sail in the sun avec des petites notes qui pourrait devenir un générique de skin saison 10 avant de lâcher les chevaux.


Hormis une pochette très inspirée par la couv du premier LP des Artic Monkeys (portrait noir & blanc d'une jeune russe dans les années 50 le visage tatoué), Waves abandonne la légèreté du surf pour s'engouffrer dans une music dépressive pleine d'autodérision voire de flagellation. Génération désenchanté, la plume anxiogène et mortifère de Kurt Cobain n'est pas loin. Nathan Williams confie à un journaliste de Pitchfork être malade sous cachetons et complètement alcoolique.

Nathan Williams - ''I went to see a doctor once, and they recommended I take something for anxiety and depression. I was put on something that was similar to Prozac for a little bit. I took maybe six or seven pills''

Côté musique, cet album d'une profondeur exceptionnel a les deux pieds dans les années 90 oscillant entre la rage destructrice de Nirvana époque Nevermind sur les titres Beat me up ou Everything is my fault et la pop saturée de Weezer première génération avec Afraid of height et Demon To lean on.
On sent que Nathan Williams est un garçon en grande souffrance, en plein questionnement, mystique (Des références à Jésus et Dieu sont assez fréquentes sur l'album). Vivement la suite en espérant que l'histoire ne s'arrêtera pas dans une chambre d'hôtel comme se fut trop souvent le cas de jeunes génies torturé (il va avoir 27 ans en 2014).






Bientôt programmée dans Rock à la casbah - http://www.casbah-records.com

M.ARTY